PCWorld arrête la vente de la Toshiba Folio 100, trop de retours.

L’histoire commence de façon amusante mais dresse un portrait assez inquiétant pour Toshiba et pour sa tablette Folio 100 sous Android. Engadget raconte qu’après avoir reçu un email d’un de leurs lecteurs qui joignait une photo de la tablette Tegra 2 vendue 999.99£ chez PCWorld. Engadget décide alors d’aller jeter un oeil dans un PC World Londonien pour découvrir que la tablette n’y était plus vendue.

Interrogeant les vendeurs du magasin sur cette tablette vendue bien trop cher dans leur chaîne et surtout absente dans leurs rayons, ils ont eu la réponse. C’est en fait la méthode interne chez PCWorld, succursale du géant DSG, que de faire passer le tarif d’un objet qui va être arrêté à 999.99£ histoire de décourager toute vente. Mais logiquement ce tarif ne doit pas être visible de la clientèle, il s’agit d’une sorte de code interne et non pas d’un prix à imprimer et à glisser dans les rayons d’un magasin.

Poussant leurs investigations un peu plus loin Engadget fini par apprendre via un autre site web la raison de cette disparition de la tablette : Un trop grand nombre de retours, passés en service après vente, aurait poussé la direction à ne plus commercialiser la tablette jusqu’à nouvel ordre.

Engadget mets en avant la faiblesse de l’écran dans ses angles de vision, et sa qualité générale face, je suppose, à l’iPad. Proposant même à Toshiba de revenir l’année prochaine avec un engin plus performant. Je pense personnellement que le problème est assez évidemment lié aux applications, ou plutôt à l’absence de Market de Google, limitant drastiquement les possibilités de l’engin. Les gens ne sont pas idiots et savent que Toshiba est différent d’Apple et que la tablette coûtant moins cher elle ne devrait pas être identique à l’iPad. Mais se rendre compte que, une fois la machine achetée, on est enfermé dans un nombre assez restreint et quasiment systématiquement payant d’applications est franchement frustrant et peu pousser à opter pour un autre modèle comme la Samsung Galaxy Tab ou retourner vers l’iPad.

Je ne crois pas que le matériel soit forcément en jeu, les gens se tournant vers la tablette Samsung ne semblent pas trop se plaindre, de même les acheteurs d’Archos bénéficiant de l’Appslib sont assez contents de leur achat. Par contre, comme pour l’AC100 toujours chez Toshiba, si l’on est pas bidouilleur dans l’âme on se sent vite à l’étroit avec les logiciels fournis par la tablette. Le grand public a pris le réflexe d’essayer et de ramener les produits qui ne lui conviennent pas, au grand dam des marchands qui se retrouvent alors à gérer un stock de matériel qu’ils devront revendre d’occasion.

Reste à savoir ce qui sera la décision final de PC World, arrêter totalement les frais avec la Folio 100, pas vraiment comme semble l’indiquer la note interne, pour le moment on est plus dans un certain Status Quo. L’apparition de la gestion du Flash sur la machine pourrait peut-être renverser la donne en ouvrant par la même occasion une flopée d’applications, d’usages et de jeux en ligne ?

On se retrouve finalement avec un système Android souvent vide d’applications. La politique de gestion des contenus de Google avec Android ressemble à une main de fer dans un gant de velours. Si par sa gratuité le système Android est a priori choisi par des fabricants pour concevoir des engins lowcost, ils n’ont au final que l’ombre d’un vrai système conventionnel. Leur véritable exploitation ne peut-être faite qu’avec un engin répondant parfaitement au cahier des charges de la marque (avec 3G, téléphonie, accéléromètre…). Upgrade ouvrant ainsi les portes magiques de l’Android Market et augmentant par la même occasion le tarif du produit de manière importante. Ce verrou logiciel risque de créer un gouffre important d’usabilité entre les produits Android entrée de gamme focalisés sur un usage très spécifique et des objets plus haut de gamme, multitâches et évolutifs. Un clivage qui sera dur à expliquer au grand public et qui pourrait faire non seulement de nombreux déçus dans les mois à venir mais également éroder l’image d’Android auprès du grand public. C’est sûrement la raison pour laquelle Google freine des 4 fers pour l’exploitation des versions d’Android actuelles sur les tablettes.